Le groupe de recherche qui développe le sous-projet « La démocratie et ses ennemis (1918-1931) : l’Espagne, le premier après-guerre, la dictature de Primo de Rivera et ses articulations avec l’Italie, le Portugal et l’Argentine » est basé à l’Institut de Recerca Històrica de l’Universitat de Girona. La plupart de ses membres ont une histoire de travail conjoint axée sur l’étude des connexions transnationales entre l’Europe et l’Amérique latine, l’étude des intellectuels, des cultures politiques et des nationalismes, comme l’exprime le projet “La patrie hispanique, la race latine. Intellectuels, identités collectives et projets politiques entre l’Espagne, l’Italie et l’Argentine (1880-1945) » (2016-2020).

Les résultats de ce projet ont montré la pertinence des déplacements transnationaux d’objets culturels, de personnes et d’idées dans le but d’abandonner la conception selon laquelle les transferts n’ont laissé que le Vieux Continent pour être projetés sur la périphérie. Dans une perspective transnationale et comparative, après quatre années de travail commun, le groupe a décidé de concentrer ses recherches sur l’étude de la droite et de l’extrême droite dans le contexte de la crise du libéralisme et de la démocratie dans les décennies qui ont suivi la Grande Guerre.

Notre projet vise à étudier les conceptions de la démocratie et les réflexions, positions et débats individuels et collectifs à son sujet qui ont eu lieu en Espagne pendant la période comprise entre la fin de la Première Guerre mondiale et la Seconde République espagnole. Nous avons l’intention d’adopter une approche comparative et transnationale. Par conséquent, bien que le cas espagnol soit au centre des réflexions, d’autres cas nationaux (Italie, Portugal et Argentine) seront également analysés avec un double objectif : réaliser un exercice comparatif entre les développements politiques et intellectuels qui ont eu lieu dans ces pays et, surtout, étudier les espaces transnationaux qui se sont articulés dans l’entre-deux-guerres en termes formels et idéologiques.

En ce sens, et dans la continuité de l’approche méthodologique de notre projet précédent, ce sous-projet vise à mettre l’accent sur les déplacements transnationaux des objets culturels, des personnes et des idées, dans le but d’abandonner la conception selon laquelle les transferts proviennent uniquement du Vieux Continent et sont projetés sur la périphérie.

Dans l’ensemble, nous cherchons à apporter une contribution inédite à la période de 1918 à 1931, sur laquelle de nombreux travaux historiographiques sont encore en suspens, notamment en ce qui concerne la crise du libéralisme et les différentes conceptions de la démocratie qui se sont articulées de manière transnationale en Espagne au cours de la période immédiatement antérieure.